L’obésité en Afrique : Lutter contre un fléau grandissant
L’obésité est un problème de santé mondial qui touche toutes les régions du monde, y compris l’Afrique. Bien que l’obésité soit souvent associée aux pays développés, elle est de plus en plus préoccupante dans les pays en développement, où le taux d’obésité a augmenté de manière significative au cours des dernières décennies.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 12% des adultes africains sont obèses. En 2019, une dure réalité s’est imposée : l’Afrique abritait un pourcentage alarmant de 24 % de la population mondiale d’enfants de moins de 5 ans en surpoids. Ce problème persistant et omniprésent continue d’attirer l’attention, d’autant plus que sa prévalence augmente chaque année.
Qu’est ce que l’obésité?
L’obésité ou le surpoids se définit comme un excès de graisse corporelle qui peut affecter la santé.
Il faut distinguer l’obésité et le surpoids. L’indice de masse corporelle (IMC) permet de le faire. C’est une mesure que l’on obtient en divisant le poids en kilogrammes par la taille en mètres carrés. Le surpoids correspond à un IMC supérieur à 25 et inférieur à 30. Tandis qu’un IMC supérieur à 30 correspond à l’obésité.
L’obésité est un problème de santé majeur dans de nombreux pays, y compris les pays développés. En date de 2017, plus de 4 millions de personnes mouraient chaque année des suites de surpoids ou d’obésité, selon une étude sur la charge mondiale de morbidité. Cependant, pendant longtemps, l’Afrique était considérée comme épargnée par cette épidémie.
Pourquoi une telle augmentation de la prévalence de l’obésité en Afrique?
Pendant des années, l’obésité est apparue comme un problème de santé limité aux pays riches. Cependant, de récentes recherches montrent que l’obésité est en augmentation en Afrique. Les causes de l’obésité en Afrique sont multiples et comprennent les changements dans le mode de vie et dans les habitudes alimentaires.
Les modes de vie sédentaires, associés à des régimes alimentaires riches en matières grasses et en sucres, sont les principales causes de l’obésité.
Des changements dans le régime alimentaire
Le régime alimentaire des Africains a changé au fil des ans, passant d’un régime riche en fibres et en légumes à un régime riche en graisses et en sucre. En cause l’urbanisation rapide, l’augmentation des revenus et l’adoption de styles de vie occidentaux. Une autre cause majeure est le nouveau régime alimentaire des africains, qui est riche en aliments transformés. Les plus courants sont les biscuits, les chips, les crackers, les boissons sucrées et les fastfood de poulet.
La consommation d’alcool a également fortement augmenté ces dernières années en Afrique. Ainsi en 2017, la croissance du secteur de la bière a été trois fois plus élevée en Afrique que dans le reste du monde. Une étude coréenne menée par le Dr Dr Hye Jung Shin et son équipe a pu démontrer le lien de causalité entre une consommation d’alcool excessive et l’augmentation du risque d’obésité. Ainsi les hommes consommant en moyenne la moitié d’une dose standard d’alcool (un demi verre) par jour ont 10% de sur-risque de souffrir d’obésité et du syndrome métabolique. Le syndrome métabolique regroupe un ensemble de troubles : surpoids, obésité, taux anomal du glucose sanguin ou du taux de graisses dans le sang, hypertension artérielle. Ces troubles, non maîtrisés, conduisent aux maladies cardiovasculaires, aux infarctus du myocarde et aux accidents vasculaires cérébraux.
Un mode de vie sédentaire
L’avènement des technologies modernes a également contribué à l’augmentation de l’obésité. Les loisirs sédentaires tels que regarder la télévision et jouer à des jeux vidéo gagnent en popularité. Cela se traduit par une baisse globale de l’activité physique. De plus en plus de personnes travaillent dans des bureaux, conduisent des voitures et utilisent des technologies modernes, ce qui signifie qu’elles ont moins d’activité physique qu’avant.
Un impact des facteurs socio-économiques
Les facteurs socio-économiques jouent également un rôle important dans l’augmentation de l’obésité en Afrique. Les personnes ayant des niveaux d’éducation et de revenus plus élevés sont plus susceptibles de souffrir d’obésité, car elles ont accès à des aliments riches en graisses et en sucre, ainsi qu’à des modes de vie sédentaires.
Des effets majeurs sur la santé
L’obésité a des conséquences importantes pour la santé publique en Afrique. Elle augmente le risque de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, les troubles musculo-squelettiques et certains types de cancer. Elle peut augmenter également les risques d’hypertension artérielle.
Etre obèse ou en surpoids joue également sur la santé mentale, et peut avoir des effets psychologiques négatifs comme une diminution de l’estime de soi et des problèmes de dépression.
Des conséquences économiques
L’obésité en Afrique a également des conséquences économiques. Elle augmente les coûts de soins de santé et réduit la productivité des travailleurs, ce qui a un impact sur l’économie globale des pays. En effet une productivité amoindrie implique une production amoindrie et donc une création de valeur impactée négativement. Quant aux sons de santé, cela concerne surtout les finances des pourvoyeurs de fonds qui sont en général les membres de famille, car pour bon nombre de ces pays il n’y a pas de système de sécurité sociale. A ce propos, SennaCare se tient à votre disposition, pour vous accompagner dans la gestion des soins de santé de vos proches. N’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations.
Focus sur L’obésité infantile en Afrique
@ladepeche.fr
Selon l’OMS, l’obésité dans les 10 pays fortement touchés sera comprise entre de 5 % à 16,5 % chez les enfants d’ici Décembre 2023. Une enquête menée et publiée par l’organisme le 25 Janvier 2016 révélait les causes de cette augmentation. Il s’agit de facteurs biologiques, mais aussi de facteurs exogènes tels que le manque d’accès à une alimentation équilibrée, la baisse de l’activité physique ou la non réglementation du commerce des produits impactant la prise de poids.
En plus des impacts physiologiques comme des difficultés respiratoires, des troubles musculosquelettiques, un risque accru de fractures ou encore une hypertension artérielle, l’obésité a des conséquences psychologiques et sociales chez l’enfant. Les enfants et adolescents en situation de surpoids ou d’obésité sont généralement moins épanouis et ont une moins bonne image de leur corps. Ils sont plus souvent victimes de harcèlement et peuvent avoir de moins bons résultats scolaires. Résoudre ce problème de santé majeur s’avère vital pour assurer l’épanouissement des enfants concernés, et surtout limiter la propagation de la maladie.
Lutter contre l’obésité en Afrique
Les gouvernements et les organisations internationales reconnaissent l’importance de lutter contre l’obésité en Afrique. Certains gouvernements ont mis en place des politiques visant à favoriser les modes de vie sains et à encourager l’activité physique. Pour encourager la prise de mesures politiques par les gouvernements, des études ont montré l’impact des politiques fiscales et les politiques de réglementation sur la vente et la consommation d’alcool et de boissons sucrées, et plus largement sur la consommation d’aliments transformés. Cette étude sur l’Afrique du Sud en est un parfait exemple.
Le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda bénéficient d’un appui pour développer et mettre en œuvre des normes réglementaires et des mesures fiscales visant à promouvoir des régimes sains et l’activité physique. Cet appui provient d’une initiative commune entre l’OMS, l’Organisation internationale du droit au développement, le Centre de recherches pour le développement international et l’Agence suisse pour le développement et la coopération.
En outre, les programmes de sensibilisation à une alimentation saine et équilibrée gagnent en popularité dans de nombreuses communautés.
Pour renforcer la lutte contre l’obésité en Afrique, d’autres mesures peuvent être mises en place. L’approche utilisée doit prendre en compte les facteurs socio-économiques, environnementaux et comportementaux qui contribuent à cette maladie.
Sensibilisation et éducation
Les campagnes de sensibilisation peuvent aider à informer la population sur les risques de l’obésité et les avantages d’un mode de vie sain. Ces campagnes peuvent prendre plusieurs formes, que ce soit des spots télé ou radio, des évènements physiques ou encore des campagnes via les réseaux sociaux. Sensibiliser la population à l’importance d’une alimentation saine et équilibrée et d’un mode de vie actif, et surtout attirer son attention sur les conséquences de ces maladies, pourrait sauver de nombreuses vies.
Réglementation alimentaire
Les gouvernements peuvent jouer un rôle important en réglementant la publicité des aliments malsains et en encourageant la production et la distribution d’aliments sains et abordables. En effet, dans les pays d’Afrique, la part belle est faite aux publicités pour boissons alcoolisées ou sodas et autres aliments dont l’excès nuit gravement à la santé. Agir sur la taxation de ces produits, d’origine locale ou venant de l’importation, serait aussi une bonne piste.
Promotion de l’activité physique
Il est important de promouvoir l’activité physique en Afrique, en particulier chez les enfants. Les écoles peuvent encourager les activités physiques en dehors des cours, comme des cours de sport ou des compétitions sportives.
Soutien à la recherche
Des efforts pour soutenir la recherche sur l’obésité en Afrique sont nécessaires. Cela permettra de mieux comprendre les facteurs spécifiques qui contribuent à cette maladie et de développer des programmes efficaces de prévention et de traitement.
Les traitements de l’obésité en Afrique
Au delà de la prévention, il existe des méthodes de traitement selon le niveau d’obésité de l’individu.
Les interventions chirurgicales
Dans les cas les plus graves, on peut avoir recours à la chirurgie gastrique, comme le pontage gastrique ou la pose d’un anneau gastrique.
Les médicaments contre l’obésité
Dans certains cas d’obésité, l’éducation et le suivi nutritionnel ne suffisent pas. Un traitement médicamenteux peut alors faire partie du programme de réduction du poids. Ces médicaments sont accessibles uniquement sur ordonnance.
L’orlistat (XENICAL et génériques) est un inhibiteur des lipases gastro-intestinales. Il bloque partiellement l’absorption des graisses par l’intestin : environ 30 % des matières grasses ingérées sont éliminées dans les selles. Ce médicament concerne uniquement les personnes obèses (IMC supérieur à 30) ou chez celles en surpoids avec un IMC supérieur ou égal à 28 et qui ont des facteurs de risque associés : diabète, excès de cholestérol, etc. Il faut l’associer à une alimentation et à un programme d’exercices appropriés. En septembre 2011, les autorités de santé françaises ont publié un point d’information sur le risque d’atteinte hépatique lié à la prise d’orlistat, rare mais potentiellement grave. ndlr
Le liraglutide (SAXENDA) est une substance déjà commercialisée en France dans le traitement du diabète de type 2. Il augmente la sécrétion d’insuline, ralentit la vidange gastrique et diminue la sécrétion de glucagon. Dans l’obésité, Il semble agir sur les régions du cerveau qui régulent l’appétit, en réduisant la sensation de faim.
Il est indiqué en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique dans le contrôle du poids chez les personnes obèses (IMC supérieur à 30) ou chez celles en surpoids avec un IMC supérieur ou égal à 28 et qui présentent des complications liées au poids telles que : diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie. Les effets indésirables les plus fréquents sont digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, constipation). L’utilisation du liraglutide est associée à un risque de pancréatite. ndlr
Les thérapies comportementales
Pour les personnes en surpoids ou obèses, les thérapies comportementales sont un moyen pour modifier le comportement et améliorer les habitudes alimentaires et l’activité physique. L’objectif est de développer des habitudes alimentaires plus saines et d’augmenter l’activité physique en développant des stratégies d’autocontrôle, des capacités de résolution de problèmes, etc. Une approche multidisciplinaire est souvent nécessaire pour assurer le succès de ces traitements.
L’obésité est un problème majeur en Afrique en raison de plusieurs facteurs tels que les modes de vie malsains, les inégalités socio-économiques, les activités sédentaires, etc. Elle augmente le risque de maladies chroniques et peut avoir des effets psychologiques négatifs sur les personnes. De plus, elle a un impact économique important sur les pays en augmentant les coûts des soins de santé et en réduisant la productivité des travailleurs.
Si rien n’est fait pour lutter contre l’obésité en Afrique, le nombre de personnes souffrant d’obésité continuera d’augmenter en raison des changements de mode de vie et des habitudes alimentaires. Ainsi, les gouvernements, les professionnels de la santé et les organisations internationales doivent travailler ensemble pour promouvoir des styles de vie sains et encourager les gens à être plus actifs afin de prévenir l’obésité et ses conséquences néfastes.
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